Par Arthur Minsat, Centre de développement de l’OCDE et Yeo Dossina, Commission de l’Union africaine[i]
Ce blog fait partie d’une série sur la lutte contre le COVID-19 dans les pays en voie de développement. Visitez la page dédiée de l’OCDE pour accéder aux données, analyses et recommandations de l’OCDE sur les impacts sanitaires, économiques, financiers et sociétaux de COVID-19 dans le monde. Ce blog aborde plus particulièrement les impacts de la crise du COVID-19 en matière de flux de capitaux et de dette dans les pays en voie de développement.

La récession mondiale causée par la pandémie COVID-19 appelle à l’annulation ou à la restructuration de la dette des pays africains. La crise a déclenché un double choc fiscal, avec une hausse des dépenses publiques et une baisse des recettes. Il est essentiel de rétablir la capacité d’emprunt des pays africains pour lutter contre la perte de leur marge de manœuvre budgétaire.
Avant le choc, l’Afrique avait déjà montré des signes de vulnérabilité. Bien que le continent africain se soit illustré par le deuxième taux de croissance économique le plus élevé au monde, avec 4,6 % en moyenne entre 2000 et 2018, sa croissance avait commencé à ralentir, passant d’un pic de 6,8 % en 2012 à 3,2 % en 2019. En 2020, la croissance de l’Afrique devrait se situer entre -2,1 % et -4,9 %, ce qui réduira considérablement la marge de manœuvre budgétaire de tous les pays. Dans l’ensemble, le financement du développement a diminué depuis 2010 en pourcentage par habitant. Tant pour les recettes intérieures que pour les flux financiers extérieurs, le montant du financement par habitant a diminué de 18 % et de 5 % respectivement tout au long de la période 2010-2018. Une économie mondiale moins performante et une croissance démographique toujours élevée dans la plupart des pays africains sont à l’origine de cette tendance à la baisse.
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