Par Jorge Moreira da Silva, Directeur, Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE

Les chocs économiques et sociaux liés à la pandémie ou en rapport avec le climat n’ont épargné aucun pays du monde en 2020, mais ils font peser une grave menace et frappent de manière disproportionnée les contextes fragiles ou touchés par un conflit. Déjà parmi les moins à même de faire face aux chocs, et dotés de capacités d’adaptation insuffisantes, ceux-ci sont aujourd’hui particulièrement exposés à ces risques. Ils ont besoin d’urgence de plus de soutien de la part de la communauté internationale, tant pour se relever à court terme que pour renforcer leur résilience face à de futurs chocs systémiques.
Un an après le début de la Décennie d’action et de réalisations, les contextes fragiles ou touchés par un conflit se trouvent à la croisée des chemins. Avant même la pandémie de COVID-19, les 57 contextes fragiles – y compris les 13 contextes extrêmement fragiles – recensés dans la publication de l’OCDE États de fragilité 2020 abritaient près d’un quart de la population mondiale, mais aussi les trois quarts des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde. Aucun d’entre eux n’est en passe d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) relatifs à l’élimination de la faim, à la bonne santé, au bien-être et à l’égalité entre les sexes. Là où la majorité des pays en développement non fragiles progressent, la plupart des contextes fragiles régressent : ceux qui accusaient déjà un retard voient aujourd’hui celui-ci s’aggraver.
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